Cette rubrique est toute nouvelle. En effet, le laboratoire vient de recruter un nouveau collaborateur qui, s'il n'est pas un adepte du gromono, possède néanmoins toutes les qualités requises pour collaborer au site.
Passionné de motos de vitesse, et ayant autrefois participé à la coupe kawasaki sur une 250 KR, le Doktor Mitchfrei ne rôde plus sur les pistes. Néanmoins son atelier, ou plutôt son centre de recherche, situé dans la région lyonnaise, reste le berceau de nombreuses peintures persos dont j'ai pu personnellement apprécier la qualité. Directeur d'écurie, le "Saint Didier Endurance Racing Team" ou S.E.R.T. pour les connaisseurs, le Doktor animera désormais ces pages destinées à la peinture de nos chères montures. Ne lui en voulez pas trop si pour l'instant sa rubrique est encore peu fournie, mais moi qui le connais très bien, je peux vous assurer que ses conseils ne sont pas à négliger.
Je lui laisse la parole et vous souhaite un bon surf sur fond d'odeur de diluant....
Prof. GROMONO.
Les bons conseils du Doktor Mitchfrei.
Première partie : Conseils généraux
Seconde partie : Le matériel
Troisième partie : La peinture
Quatrième partie : Peindre des motifs avec des pochoirs
Cinquième partie : Restaurer un réservoir de moto
Première Partie : conseils d'ordres généraux
Bonjour, ici le Doktor Mitchfrei qui vous parle...
Nous allons aborder cette longue période hivernale, qui, pour certains motards, est synonyme de remisage de la belle. C’est le moment idéal pour envisager un petit rafraîchissement de votre monture préférée.
Le mot " rafraîchissement " doit être adapté à chaque cas : Si la moto a fait l’objet d’un entretien régulier, sans " casse ", il peut simplement signifier un bon nettoyage suivi d’un brillantage en règle, en attendant des jours meilleurs.
Si la moto a subi un contact malencontreux avec le bitume, ou autre chose, une petite réfection s’impose. Bien souvent, ce sera l’occasion d’offrir un petit tuning à votre bécane.
Cette rubrique, vous l’aurez compris, ira du plus simple au plus compliqué. Ainsi, ceux d’entre vous qui désireraient se lancer dans la peinture/carrosserie - moto y trouveront largement leur compte. Les autres aussi d’ailleurs, car . n’oublions pas qu’une moto bien astiquée se revend beaucoup mieux qu’une moto négligée. 1) Démontage de la moto Un bon nettoyage commence toujours par le démontage des éléments suivants : Réservoir,
Carénage, Selle, éventuellement roues. Une fois ce travail effectué, on peut s’attaquer au nettoyage proprement dit. 2) Dégraissage de la moto La partie cycle : On utilisera au choix : Un shampoing moto appliqué à l’éponge (éviter les nettoyeurs haute pression). Un
solvant peu agressif type White Spirit®, Essence A ou Essence F, appliqué au pinceau. La carrosserie : Pour décoller les moucherons et autres taches de goudron, un des trois solvants cité plus haut fera parfaitement l’affaire. Imbibez un chiffon doux ou bien utilisez un pinceau.
3) Brillantage final Cette opération est très pratiquée par les tuners auto et moto. Elle consiste à donner un éclat particulier à la peinture , éclat que seule cette méthode permet
d’obtenir. Nous la détaillerons plus tard, lorsque nous aborderons la finition d’une peinture moto. Ben voilà, sans engager trop de frais, nous avons vu comment redonner un bon coup de neuf a une machine qui a subi les outrages du temps.
Dans une seconde partie, qui intègrera plus de photos, nous étudierons la réfection proprement dite de la carrosserie : Matériel nécessaire, Réservoir, Éléments du carénage, Jantes... Pour vous allécher un peu, voyez donc ce qu'un beau travail de peinture peut donner (cliquez sur l'image pour l'avoir à sa taille normale). Seconde partie : le matériel nécessaire pour faire du bon travail en carrosserie 1) Les Matériaux de base PONÇAGE MANUEL OBJECTIF GRAIN RECOMMANDE Ponçage a sec
Égaliser une peinture ancienne P220 ou P280 + P400
Poncer en forme le mastic de remplissage P120 puis P180
Poncer en forme l’apprêt P220 + P280 Finir l’apprêt P 400 Mater une peinture
neuve P400 Ponçage a l’eau Égaliser un mastic de finition appliqué P240 + P400 Égaliser une peinture ancienne P500 + P1000 Poncer le mastic au pistolet P360 + P400 Poncer l’apprêt P600 + P1000 Mater une peinture neuve P1000 + P1200 Poncer avant lustrage P1500 + P200 Note : Vous aurez certainement constaté que plus le chiffre
caractérisant le grain est élevé, plus ce dernier est fin. Ainsi, par extrapolation, une pâte à polir telle qu’elle vous à été présentée auparavant, pourrait s’apparenter à un grain P3000. C’est la raison pour laquelle on l’emploie quasi exclusivement avec une lustreuse, car à la main, il faut frotter des heures ( croyez-en mon expérience…). On trouve aussi des papiers abrasifs dits " micro
fins " ou " ultra fins " de taille P2000 et P2500. Ils servent essentiellement à nettoyer une peinture ou un vernis avant l’opération de lustrage. Ils peuvent, le cas échéant, aider à rattraper une coulure de peinture ou " la peau d’orange ", sujets dont nous reparlerons .
Le tableau suivant est consacré au ponçage mécanique par ponceuse excentrique. En effet, cette dernière est certainement la plus courante en carrosserie du fait de sa facilité d’utilisation. On peut lui adapter différentes sortes de plateaux qui se distinguent par leur diamètre , leur dureté, la présence ou non de canaux d’aspiration. Diamètres : 120mm, 150mm, 180mm Dureté : mi-dur, souple, extra souple Canaux d’aspiration: 6 ou 8 la plupart du temps. PONCAGE MECANIQUE : PONCEUSE EXCENTRIQUE OBJECTIF GRAIN RECOMMANDE Plateau mi-dur 6 trous Planer le Mastic de rebouchage P60 + P120 Planer le mastic au pistolet P120 + P240 Égaliser une peinture ancienne P80 + P400
Décaper une couche de peinture P40 + P80 Plateau souple 6
trous Dégrossir l’apprêt P180 + P240 Finir l’apprêt P280 + P400 Égaliser une peinture ancienne P120 +P400 Égaliser un mastic de finition appliqué P120 + P240 Mater une peinture neuve Grain ultra fin Plateau extra souple 6 trous
Finir un apprêt P280 + P500 Mater une peinture P320 + P500 Il va sans dire que toutes les informations fournies ici constituent une base de travail. Rien ne vous empêche de les
adapter à votre cas personnel. Ce sera même souvent nécessaire dans la mesure ou l’on a pas forcement le matériel à disposition. Quoi qu’il en soit, si vous poncez à la machine, prenez garde de ne pas trop rester au même endroit, cela pourrait endommager le support, surtout s’il est en plastique. A bon entendeur…… Maintenant, il vous faut passer à la pratique. Entraînez – vous à mastiquer, à faire de la résine + fibre de verre, à poncer afin de récupérer la forme initiale de la pièce. Parfois, il arrive qu’un plastique soit fendu, voire brisé de part en part. Pour recoller les morceaux, je vous propose la solution suivante : mettez les bout à bout, puis, à l’aide d’un fer à souder faites fondre le plastique autour de la rupture (5mm au moins) et travaillez le longuement. Une fois la pièce reconstituée, on la renforcera de l’intérieur avec de la fibre de verre ou une armature métallique coulée dans de la résine.
Pour terminer, égalisez la surface extérieure avec du mastic de rebouchage. Je manquerais à tous mes devoirs si j’omettais de vous parler des pièces de carrosserie en polyester. Pour les réparer, rien de plus facile, prenez de la fibre de verre roving
(plus solide que le mat), et tartinez la de résine. Le seul inconvénient du polyester est que tôt ou tard, il refend. La pièce ne se disloque pas, rassurez - vous, mais vous verrez apparaître cette fente au niveau de la peinture. La plupart du temps il faut avoir le nez dessus pour s’en apercevoir, donc rien de dramatique, mais je sais que cela contrariera les maniaques comme moi….. De la même façon qu’avec les éléments en plastique, on pourra appliquer la plupart des mastics sur les pièces en polyester.
2) Le matériel d'apprêt Une fois les premières réparations passées, il faut apprêter la pièce à la peinture. Ceci a pour objectif de fournir
un fond impeccable et uniforme prêt à recevoir la décoration finale. La couche d’apprêt sert d’une part, à rectifier les irrégularités subsistantes et d’autre part à isoler le support. En effet, s’il s’agit d’une peinture sur une carrosserie d’origine, bien souvent cette dernière a été nettoyée avec des produits contenant du silicone, ennemi juré des peintres (il empêche l’adhésion de la peinture et provoque
ce que l’on appelle des " œils de bœuf ", en clair, il faut tout recommencer…..), et s’il s’agit d’une carrosserie polyester, la aussi nous retrouvons du silicone utilisé cette fois lors du démoulage. DONC, je vous suggère de ne pas hésiter à employer systématiquement du liquide antisilicone ( cher à l’achat, mais coût modique a long terme car il suffit d’environ 20ml pour 1kg de peinture) qui vous permettra
de travailler l’esprit tranquille. Il existe plusieurs types d’apprêts :
Monocomposant, c’est à dire sans durcisseur, de nature acrylique en général. Bicomposant, avec durcisseur, dont la consistance varie de liquide à pâteux. Ils sont en polyester ou en polyuréthane. Les apprêts monocomposant sont moins solides que les " bi " et possèdent un pouvoir couvrant limité. Cela nécessite un support non rafistolé, exempt d’irrégularité. Je leur préfère les apprêts bicomposant pour leur pouvoir couvrant et leur résistance au ponçage plus importants. Les apprêts pâteux s’apparentent plutôt au mastic
et il nous faut recourir à des pistolets munis de grosses buses afin de pouvoir les passer. 3) Apprêter une pièce
Cette opération comporte deux étapes : l’apprêt au pistolet suivi d’un ponçage d’égalisation encore appelé " ponçage au voile ". Les
caractéristiques d’un pistolet sont les suivantes : Un pistolet sert à vaporiser de la peinture (ou d’autres liquides de viscosité compatible ) à l’aide d’un courant d’air comprimé. Quand vous appuyez sur la gâchette, l’aiguille libère l’orifice de la buse et
provoque la circulation d’air comprimé à travers le pistolet. Ceci crée une dépression au niveau d’un canal relié au réservoir de peinture , entraînant cette dernière dans le courant principal. Ca fonctionne un peu comme un carbu. Il est possible de changer l’ensemble aiguille/buse/chapeau de buse de manière à s’adapter au liquide à passer. Ainsi, pour un mastic au pistolet très épais, il faut utiliser une buse de gros diamètre (2.5mm), alors qu’un diamètre de 1.4mm convient à la plupart
des peintures et vernis. On trouve plusieurs catégories de pistolets : A aspiration, conventionnels et basse pression A gravité, conventionnels et basse pression Avant de commencer la peinture, il faut égaliser l’apprêt. A l’aide d’une bombe de couleur noire, ou toute autre couleur foncée,
vaporisez sur l’apprêt un léger voile, uniformément réparti. Après séchage, commencez un ponçage à l’eau (manuel) avec du papier P400 ou P600. Lorsque la totalité du voile a disparu, finissez au papier à l’eau grain P800. Voilà, la phase de préparation est maintenant achevée, il ne
reste plus qu’à peindre l’ensemble, chapitre que nous découvrirons bientôt. Troisième Partie : peindre les éléments de carrosserie 1) GENERALITES SUR LES PEINTURES
Nous avons vu, dans le précédent chapitre, la manière de préparer une pièce à la peinture. A ce stade, il est important d’avoir un état de surface impeccable car il en va du résultat final. Je pense notamment a ceux qui peignent des ensembles en polyester. Vérifiez que le ponçage au voile a bien permis d’effacer les traces du moulage des stickers d’origine surtout si vous changez le design
de la moto. Au contraire, conservez ces traces si vous refaites les coloris à l’identique, elles seront bien utiles pour obtenir une parfaite symétrie. Maintenant, il va falloir mettre la main à la pâte… Le matériel
Pour obtenir de bons résultats, il ne faut pas hésiter à investir dans du matériel de professionnel, un peu coûteux à l’achat, mais rentable à long terme. Deux pistolets, taille normale et petite taille, avec assortiment de buses ainsi qu’un aérographe feront l’affaire. Comptez environ 2000 francs pour cet ensemble.
L’aérographe peut sembler superflu, mais vous pouvez me croire, son intérêt est certain dans au moins un domaine : celui de la retouche. Au cours des travaux de peinture, les occasions de l’utiliser ne manquent pas, alors apprenez à le manier, vous ne perdrez pas votre temps. Un compresseur de capacité importante
(100L voire plus) devient vite indispensable si vous devez peindre de grandes surfaces. Il est toutefois possible de commencer avec un 50L pour se faire la main sur des morceaux de carrosserie. Enfin, recommandons le port d’un masque intégrant une cartouche retenant les vapeurs de solvants. Les apprêts et peintures
Nous avons déjà abordé la partie qui consiste à apprêter une pièce. Rappelons simplement qu’il ne faut pas négliger cette étape car d’elle dépendra l’aspect de votre travail. Le domaine des couleurs et des peintures est
extrêmement vaste et vous comprendrez aisément qu’il ne nous est pas possible de tout détailler. Nous donnerons toutefois suffisamment d’informations pour que tout le monde puisse s’y retrouver. Les différents types de peintures
D’une façon générale, on distingue les peintures à vernir, encore appelées « bases mates », et les vernis teintés dans la masse ou peintures « brillant direct » (qu’il est aussi possible de revernir). Une base mate s’utilise
avec un solvant spécial, adapté à sa formulation (qui dépend de la marque distribuée par votre fournisseur). Le principal avantage de cette peinture est de sécher très rapidement. Par contre, elle se dépose en une très fine couche sur le support , celui ci doit être le plus régulier possible, sous peine de désagréments d’ordre esthétique. Il faut savoir aussi que ces peintures ont une résistance limitée, donc prenez
garde en manipulant les pièces tant qu’elles ne sont pas vernies. En effet, c’est ce dernier qui va fournir à une teinte mate toute sa profondeur et son éclat, ainsi qu’une protection efficace. Les tuners n’hésitent donc pas à en passer six ou sept couches. Le
temps de séchage d’un brillant direct se situe aux alentours de 24h à température ambiante (18 à 20°) et ne requiert que quelques heures en cabine chauffée. Ce type de peinture, beaucoup plus épais qu’une base mate, possède donc un pouvoir couvrant plus important. Cela permet de gommer les irrégularités qui pourraient subsister sur votre support. Malheureusement, les qualités esthétiques des brillants directs sont
inférieures à celles d’une peinture mate revernie. Cet inconvénient peut être contourné si l’on applique une ou deux couches de vernis, après avoir poncé au papier à l’eau P600 ou P800. Les références peintures
Les teintes standards « RAL » , universelles, non métallisées, correspondent à un ensemble de couleurs allant du jaune aux aluminiums, soit 200 références environ. En dehors de ces teintes, le plus vaste choix de coloris se
trouve chez les constructeurs automobiles, car il n’existe pas d’équivalent en moto (nous connaissons cependant quelques artisans disposant de références MOTO. Contactez le prof gromono qui transmettra). Lorsqu’il s’agit de demandes particulières les spécialistes du tuning auto/moto ont toujours deux ou trois bonnes adresses dans leur tiroir, n’hésitez pas à les consulter. Pour obtenir un avis éclairé, il est toujours intéressant de se propulser chez le carrossier du coin, voir ce qu’il pense de la chose (munissez vous d’un élément de carrosserie intact). Dans bien des cas il pourra vous dépanner.
Afin de clore ce chapitre sur les références peintures, citons quelques noms de fabricants parmi les plus célèbres : Dupont *, Sikkens*, Max Meyer*, PPG*, Spies Hecker*, Nitrolac*, The House of Colours* (laques spéciales connues dans le monde auto, destinées en priorité aux spécialistes du tuning). Si avec tout ça
vous ne trouvez pas votre bonheur… Certains de ces fabricants proposent d’ailleurs d’établir une formule de peinture à partir d’un échantillon. Une machine optique couplée à un ordinateur se charge de tout. En général, ce service est réservé aux professionnels, mais en cherchant bien, rien n’est impossible. Enfin, sachez que les produits pour la carrosserie poids lourds sont les moins chers du marché. On peut trouver des vernis, des apprêts, du mastic, à des tarifs imbattables et d’excellente qualité. Les nacres
Les nacres sont de très fins pigments dispersés dans un milieu adapté. L’effet particulier des peintures nacrées est du à la finesse de ces pigments que l’on pourrait assimiler à des balles de ping pong, alors que les particules de peintures métallisées seraient des ballons de foot. Pour apprécier une teinte nacrée, il faut
la regarder en pleine lumière. Ces peintures doivent être diluées dans un solvant ou du vernis, puis passées sur un fond uni (métallisé ou non) dont on aura défini la couleur au préalable. Le rendu d’une teinte nacrée est fonction de plusieurs paramètres : - La combinaison couleur de fond couleur de nacre - La quantité de nacre recouvrant le fond - Le doigté du peintre Avant de vous lancer sur vos carénages, faites quelques essais sur
un support quelconque en utilisant une couleur de fond que vous recouvrirez progressivement d’un voile de nacre. Dès que l’effet désiré est obtenu, attaquez les pièces à peindre, en ayant à l’esprit de tout faire d’une seule traite, ceci pour garder la même « main ». Il existe une multitude de couleurs
nacrées, mais pour débuter, les quatre teintes de base, à reflets blanc, rouge, vert ou bleu, sont amplement suffisantes. Notez ici que pour ces coloris nous parlons de reflets. En effet, lorsque vous passez de la nacre bleue sur un fond blanc, vous parvenez à un blanc crémeux légèrement bleuté quand on l’observe sous différents angles. Bien entendu, les nacres se prêtent aux mélanges de toutes sortes. Les peintures « fluo »
En général, on passe les peintures fluo sur un fond uni de couleur claire, le plus souvent du blanc. Ce sont des peintures mates qui doivent être vernies. La encore, il n’est pas interdit de tester d’autres combinaisons, mais
sachez que le fluo sera moins éclatant s’il recouvre un fond initialement foncé. L’inconvénient majeur des teintes fluo est leur durée de vie limitée, conséquence du rayonnement solaire.
2) PEINDRE UNE CARROSSERIE MOTO Lorsqu’on débute, il est préférable de s’entraîner avec de vieux éléments de carrosserie afin de limiter la casse. Le premier exercice de peinture pourrait donc consister à passer un blanc « brillant direct » (bon marché) sur un flanc de carénage ou un réservoir. Trouvez un
support adapté au maintient de la pièce à peindre, de façon à éviter que cette dernière n’entre en contact avec un objet ou le dessus d’une table (voir photos). Les brillants directs (se travaillent avec durcisseur et diluant) sont délicats à utiliser car il ont tendance à faire des coulures si l’on est un peu optimiste avec la gâchette du pistolet. Il faut par conséquent y aller PROGRESSIVEMENT. Commencez par un léger voile de
peinture sur votre support, puis laissez le sécher 5 à 10 minutes. Passé ce délai, pulvérisez la peinture dans un mouvement régulier, de gauche à droite et de bas en haut, jusqu'à obtenir un aspect légèrement « peau d’orange ». A ce stade, il faut être très prudent car la peinture s’est disposée en une couche suffisamment épaisse pour pouvoir couler si l’on charge trop. Le cas des teintes délivrées en bases mates à revernir est un peu différent. Bien évidemment, les quelques conseils précédents ne remplacent pas la pratique. Mais s’ils peuvent vous servir à débuter dans de bonnes conditions, mon objectif est atteint. En attendant le prochain chapitre dans lequel nous aborderons la peinture des jantes, du
réservoir, la conception de pochoirs, voici quelques photos relatives à ma seconde moto perso (utilisée sur piste) dont la peinture à été refaite récemment. Le carénage est en fibre de verre + résine polyester. Il s’agit d’un blanc nacré recouvert de motifs verts et bleus, copies de l’origine, à l’exception de la coque arrière dont le « design » a été modifié à l’aide d’un logiciel de retouche d’images, avant
réalisation. A bientôt. Ponçage des éléments
Réalisation du fond nacré Peinture des motifs verts Peinture des motifs bleus Il ne reste plus qu'à monter le carénage sur... Ce qui a déjà été réalisé
Quatrième Partie : peindre des motifs à l'aide de pochoirs Le matériel de base comprend Les différentes manières d'obtenir un pochoir Utilisation du pochoir Cinquième Partie : restaurer un réservoir de moto Dans ce chapitre nous allons considérer le cas extrême: on vous amène un réservoir complètement rouillé à l'intérieur et enfoncé sur un côté . Les choses s'annoncent mal……. y'a du boulot mais on va voir comment s'en sortir... Quelle sera la suite des opérations I) Détordre le réservoir Avant tout, procurez-vous la bonne teinte de peinture si vous devez
refaire de l'origine. Il existe plusieurs façons de réhabiliter un réservoir endommagé. 1) Méthode manuelle S'il est impossible de passer la main, essayez a l 'aide d'une tige en acier courbée de faire ce que vous pouvez. En fonction du résultat, mastiquez ou passez aux étapes suivantes qui nécessitent plus de matériel (si vous n'êtes pas compétent en soudure, mieux vaut vous adresser à un professionnel de la
carrosserie). 2) Méthode du tire-clou Pour séparer la tige du réservoir, il faut
meuler, étape qui occasionnera quelques dégâts. S'ils sont trop importants rechargez en étain la surface abîmée, sinon finissez au mastic. 3) Méthode avec découpage du réservoir (pour bricoleurs avertis uniquement, à utiliser
avec modération…) Elle intervient lorsqu'il est impossible d'appliquer les techniques décrites ci dessus. II) Dérouiller un réservoir L'acide phosphorique utilisé ci-dessous est un acide extrêmement violent qui peux provoquer de très graves brûlures. 1) Matériel dérouillant III) Appliquer une résine de protection à l'intérieur d'un réservoir Le Doktor Mitchfrei vous salue bien et vous donne son email au cas ou vous auriez quelques questions à lui poser. Bonne barbouille à tous et mettez bien du gaz. 22/11/08
Le plus pratique consiste à installer la machine sur une ou des béquilles d’atelier.
Cette méthode est très pratique, à condition de prendre garde aux " caoutchoucs mous " de la machine : pneus, joints spi de fourche, joints toriques d’étriers de freins.
En effet, ils pourraient se détériorer en cas de contacts trop fréquents avec ces produits.
Si vous désirez vraiment redonner la " patine " du neuf à votre monture, utilisez pour se faire une lustreuse ou à défaut une ponceuse à variateur, équipée d’un béret lustreur en peau de mouton..
A l’aide de cet ensemble, appliquez plusieurs fois une pâte à polir (produits Abel Auto®, 3M®, que vous trouverez chez un revendeur de peinture auto) afin de rehausser le brillant. On peut aussi le faire à la main à l’aide d’un tampon d’ouate ou d’une compresse. C’est plus long, plus fatiguant et le résultat, bien que satisfaisant, ne peut pas concurrencer la machine.
Pour parfaire le tout, il est possible de passer un lustreur de finition (disponible dans les mêmes marques que ci-dessus), ceci constituant l’ultime étape du brillantage.
Bon, c’est bien beau de vouloir se lancer dans la grande aventure mais encore faut-il pouvoir disposer d’un minimum de matériel. Le mieux, afin de se faire la main, est de se procurer un vieux réservoir un peu cabossé ou un élément de carénage assez râpé, ceci dans le but d’apprendre à préparer une surface à la peinture (étape importante).
En général on commence par reboucher les trous.
Un bon mastic garnissant (avec durcisseur) type Syntofer® convient parfaitement. Pour travailler le bestiau, un jeu de spatules de différentes largeurs, et le tour est joué.
Lorsque la pièce (exemple typique : un carénage) est « percée », il faut placer à l’intérieur un renfort en fibres + résine : fibre de carbone, fibre de verre.
Note :Vous connaissez tous la fibre de carbone, largement répandue tant sur route qu’en compétition. Ses qualités de robustesse et de légèreté sont indéniables . Par contre, elle est très chère. La fibre de verre, beaucoup moins chère, est moins solide et plus lourde que la fibre de carbone. Cependant, pour les travaux de rebouchage, la fibre de verre avec une résine polyester suffira amplement.
La fibre de verre se présente principalement sous deux formes :
=> Le « mat » de fibre de verre, dont les fibres , courtes, sont orientées au hasard.
=> Le « roving » ou tissu de fibre de verre, constitué de fibres longues se croisant à angles droits, un peu à la manière des fibres de carbone.
Afin que la résine accroche bien au carénage ( ou tout autre pièce plastique), rainurer avec une lime ou une meuleuse (mollo sur la meuleuse…..sinon grosse catastrophe) la surface devant être recouverte par la fibre.
Cette opération terminée, comblez le trou par l’extérieur en y coulant de la résine (sans fibres) ou bien avec du mastic.
Attendez maintenant 24h que tout soit sec en profondeur. Ensuite, il va falloir égaliser la surface extérieure. La, c’est nettement moins marrant, car il faut poncer. Les plus fortunés, ou les plus débrouillards, se procureront une ponceuse à bande ou excentrique, auquel cas, leur travail n’en sera que plus facilité. Utilisez un papier de verre « à sec » P180 ou P120. A défaut de ce matériel
sophistiqué, on pourra se confectionner une petite cale en bois ou en matière plastique souple qui servira de support, facilitant le ponçage manuel.
Voilà, à partir de ce petit exercice, que vous aurez à répéter souvent tout au long de votre carrière de peintre, nous avons pu découvrir l’ « indispensable ». Il s’agit en fait d’un nécessaire de première urgence :
De quoi réparer les trous ou les écorchures : fibre de verre ou de carbone, résine, spatules, mastic.
De quoi poncer : papier de verre à sec et à l’eau, cales à poncer, éventuellement ponceuse électrique ou pneumatique.
Pour s’y repérer, je vous propose les tableaux suivants :
Le
pistolet traditionnel fonctionne avec des aiguilles de 1.4, 1.7, 2, 2.3, 2.5, 3mm de diamètre. Pour ceux qui travaillent des petites surfaces, il existe des pistolets plus petits (diamètre aiguille de 0.8 à 1.5 mm).
Le stade encore en dessous correspond à l’Aérographe (diamètre aiguille de 0.3 à 0.8mm), idéal pour les graphiques, les ombrages et autres effets. L’utilisation d’un pistolet requiert beaucoup d’entraînement. Le fait d’apprêter une pièce est justement un bon exercice pour apprendre, alors ne
vous privez pas. Testez des réglages afin de voir l’effet obtenu, pistolez à tout va et le métier rentrera......
Les peintures « brillant direct » sont constituées d’une matrice transparente , un vernis en fait, dans laquelle on incorpore des pigments colorés. Elles doivent en général être mélangées à un durcisseur ( 50%) et à du diluant (5 à 20%) avant d’être pistolées (idem pour un vernis, ce dernier étant moins visqueux).
Passez maintenant un léger voile sur votre pièce de manière à estomper la « peau d’orange », mais pas complètement toutefois, car en séchant, la peinture se tend, et fera disparaître les derniers vallonnements présents à sa surface. (Ces explications sont aussi valables pour les vernis)
Une peinture pulvérisée en quantité insuffisante aboutit inévitablement à un phénomène de peau d’orange. L’inverse est représenté par la coulure. On peut facilement remédier à cette dernière dans le cas d’un brillant direct ou d’un vernis. Il suffit de la poncer au P1200 ou P1500 à l’eau et de rehausser le brillant avec de la pâte à polir. De toute manière il faut bien avouer que l’on obtient très
rarement une surface impeccable si l’on ne peint pas en cabine. Aussi ai-je adopté le principe suivant : celui de terminer les vernis et les brillants directs par un ponçage au P1200 puis au P2000 et enfin par un lustrage en règle (main + machine). C’est le seul moyen d’obtenir une finition « tuning » du plus bel effet.
Dans un premier temps, on doit pulvériser la base (diluée dans le même volume d’un solvant approprié) sur la pièce apprêtée. Cette opération est facilitée grâce au séchage quasi immédiat de ces peintures au contact de l’élément à peindre. Le risque de coulure dans ce cas est proche de zéro. Là encore, il faut y aller par série de voiles successifs jusqu'à obtenir le l’uniformité de teinte.
Dans un deuxième temps on passe deux à trois couches d’un vernis polyuréthane, que l’on pourra finir au papier à l’eau et à la lustreuse. Parmi les nombreux producteurs de vernis, il en existe des bons et des moins bons. Ce ne sont pas forcément les plus chers qui vous donneront entière satisfaction, j’en ai fait l’expérience. Après avoir essayé un grand nombre de vernis, j’ai jeté mon dévolu sur
un produit valant 70 FF/Kg (certains pouvant atteindre un prix de 400 FF/Kg) dont les qualités de séchage et de brillance m’ont réellement impressionné.
Nous allons donc consacrer quelques lignes à la création de pochoirs, ceci dans le but de reproduire des motifs d’origine, ou d’en imaginer de nouveaux.
Un rouleau de film adhésif transparent pour pochoirs.
Un "couteau d'artiste" ou un scalpel
Vous pouvez trouver ces articles chez un revendeur de peinture auto (film transparent) et dans les magasins d'art graphique (couteau d'artiste). Pour voir à quoi tout cela ressemble, regardez donc ci-dessous et appréciez au passage le parquet massif (note du Prof Gromono, le Prof Mitchfrei, hormis son don extraordinaire pour la peinture est également un bricoleur de génie, mais bon, je m'arrête là et lui
repasse la parole).
* Méthode "basique"
Elle consiste à appliquer la face papier du film adhésif sur le motif désiré (par exemple une marque de moto récupérée dans un magazine) et, par transparence, à en découper les contours à l'aide du scalpel. Inutile de préciser que le résultat dépendra de l'habileté du manipulateur. Pour les parties rectilignes, une règle facilite grandement les choses. Pour les arrondis je n'ai pas
énormément de conseils à donner si ce n'est de se procurer un couteau d'artiste à lame pivotante et de s'entraîner……
* Méthode "informatique"
Celle-ci utilise un PC (ou MAC) couplé à une imprimante. Il est possible, grâce à ces outils, de créer son propre motif. Il faut au minimum un traitement de texte, ou mieux, un logiciel de dessin intégrant les textes avec plusieurs polices de caractères. Lorsque vous aurez visualisé votre motif à l'écran, vous devrez l'imprimer à l'envers sur la face papier des feuilles adhésives.
Il ne vous reste plus qu'à retourner ladite feuille et à découper votre pochoir.
* Méthode "informatique" + découpe laser Elle reprend les caractéristiques de la précédente mais au lieu de découper le pochoir à la main, un appareil muni d'un rayon laser se charge de cette tache délicate (technique utilisée aussi dans l'industrie textile).
Je précise que le pochoir doit être fait avant les couches finales de vernis, ou entre deux couches.
Partons d'un cas concret : vous devez réaliser un logo "Suzukawa" blanc sur fond bleu.
Lorsque vous avez trouvé un modèle adéquat, réalisez votre pochoir en conservant les lettres découpées. Vous vous trouvez alors en possession d'un "positif" (le morceau de film transparent dans lequel on a découpé les lettres) et d'un "négatif", constitué par les lettres isolées.
Pour peindre le motif blanc sur fond bleu, il existe deux possibilités :
1) Peindre le fond bleu, le poncer légèrement au 1200 à l'eau, puis appliquer le pochoir "positif" (en cachant autour) et peindre le motif blanc avec un petit pistolet ou à l'aérographe.
2) Faire un fond blanc à l'endroit ou doit être peint le motif, poncer, appliquer le pochoir négatif (les lettres séparées) et faire la couche de bleu. Après celle-ci enlever les lettres (opération délicate).
Vous êtes maintenant en possession des éléments de base permettant de réaliser des motifs simples à un coût relativement peu élevé. Pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient aborder les effets 3D, et d'autres techniques relatives à l'aérographe, n'hésitez pas à consulter des ouvrages spécialisés dans ce domaine (en librairie, chez les tuners, etc).
Bon courage……. et quelques exemples de ce que j'ai déjà pu réaliser.
Suivant les modèles, il est parfois possible de passer sa main à l'intérieur du réservoir. Il s'agit du cas idéal. Avec un outil adapté à la situation (bien souvent il faut le faire soi-même) on peu déjà dégrossir le travail et récupérer la pièce à 90%. Il suffira d'un peu de mastic pour parfaire la forme, l'objectif étant d'en mettre la plus petite quantité.
Il s'agit d'un appareil composé d'une tige en acier sur laquelle coulisse un poids. Cette tige peut être soudée au réservoir. Une fois soudée, en faisant coulisser brusquement le poids jusqu'à sa butée, on redresse la tôle petit à petit.
Dans ce cas il faut découper le morceau de réservoir enfoncé et ensuite le travailler avec de l'outillage de carrossier pour lui redonner sa forme initiale. La pièce une fois redressée doit être soudée.
Voilà un bref aperçu des possibilités en matière de tôlerie sur un réservoir moto. N'hésitez pas à recourir aux services d'un professionnel si vous vous êtes sentis un peu trop optimistes.
Il faut savoir s'arrêter avant d'endommager irrémédiablement une pièce…
Ne jamais verser de l'eau dans de l'acide pour le diluer,
mais impérativement procéder en versant tout doucement
l'acide dans l'eau.
* Acide phosphorique ou orthophosphorique du commerce (grandes surfaces, grandes surfaces de bricolage, vendus en flacons de 200ml en général, prévoir 2 flacons).
* Résine de recouvrement : résine époxy ou polyuréthane avec durcisseur (grandes surfaces de bricolages).
2) Méthodologie
- Bouchez les orifices inférieurs du réservoir de manière étanche.
- Préparez votre dilution d'acide phosphorique selon les indications du fournisseur (normalement 1 à 5 volumes pour 10 volumes d'eau).
Une action plus rapide peut être obtenue en utilisant 6 à 7 volumes d'acide pour 10 volumes d'eau.
- Versez la solution dans le réservoir.
Si vous êtes sûrs de pouvoir les récupérer à la fin de l'opération, ajoutez des billes d'acier ou des boulons. Ceci vous assurera d'un décapage radical.
- Bouchez l'orifice de remplissage du réservoir.
- Agitez le tout vigoureusement et laissez agir 24 h en retournant le réservoir de temps à autres.
- Phase terminale: vidange, rinçage à l'eau et séchage.
Normalement, la rouille ne doit pas survivre à un tel traitement.
Si ce n'est pas le cas, répétez l'opération jusqu'à complète disparition avant de passer à l'étape suivante.
L'acide phosphorique donne de bons résultats, mais une surface ainsi traitée devient très sensible à la rouille. C'est pourquoi il ne faut pas traîner pour appliquer la résine de protection.
- Préparez votre mélange (environ 400 ml) et versez le dans le réservoir.
- Retournez celui ci dans tous les sens de manière à bien répartir la résine.
- Laissez sécher le réservoir.
Cette étape est assez longue du fait de la forte viscosité du produit et d'un temps de prise en masse important (>12H). Prévoyez une bonne demi journée pour ce travail.
Pour l'avoir essayée personnellement, je peux vous garantir que cette méthode est efficace et durable.